64 ressortissants burkinabè qui étaient en Tunisie ont foulé le sol de Ouagadougou ce mercredi 15 mars 2023, grâce à un vol spécial affrété par le gouvernement burkinabè. Leur arrivée fait suite aux propos controversés du président tunisien sur les migrants subsahariens.
« Nous avons pu faire venir un premier contingent composé de 64 compatriotes » qui se trouvaient en Tunisie, a déclaré le ministre délégué de la Coopération régionale, Karamoko Jean Marie Traoré, assurant qu’il relève « de la responsabilité de notre gouvernement de veiller à la sécurité et au bien-être de ses citoyens ». « Il y’aura éventuellement d’autres groupes qui vont entrer par le biais d’autres dispositifs », a-t-il ajouté.
Le 21 février dernier, le président tunisien Kaïs Saïed avait appelé à mettre fin à la présence des « hordes de migrants clandestins » provenant d’Afrique subsaharienne relevait d’une « entreprise criminelle ourdie à l’orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie ». Ces propos qualifiés de raciste et haineux avaient irrité les organisations de la société civile, l’Union Africaine et la communauté internationale. Plusieurs pays d’Afrique subsaharienne comme le Mali, la Côte d’Ivoire et la Guinée, ont de ce fait rapatrié leurs ressortissants de la Tunisie vers leurs pays d’origine.
Ainsi, ces 64 migrants burkinabè, en majorité des jeunes, rentrés manu militari ce mercredi espèrent compter sur l’aide du gouvernement de la transition de leur pays pour leur réintégration. « Nous demandons au gouvernement burkinabè de nous fournir de l’aide pour subvenir à nos besoins », a lancé devant la presse le jeune Gubré Moussa rapporté par Anadolu. Il a aussi remercié les autorités pour avoir pensé à leur venir en aide dans ces moments difficiles.
« Nous remercions le gouvernement burkinabè, le Président de la République et l’ambassadeur du Burkina Faso en Tunisie. En tout cas, ça n’a pas été facile. Nous avons été chassés de nos maisons en Tunisie. Notre bailleur nous a chassés et nous sommes allés dormir à l’ambassade du Burkina Faso durant 17 jours. Nous avons traversé une situation très difficile », a-t-il dit.
Selon le ministre chargé de la Coopération régionale, « plus de 800 étudiants » burkinabè sont en Tunisie, ajoutant que la soixantaine de migrants rentrés dans la soirée de ce mercredi sont des travailleurs en majorité.