Le mannequinat est un métier qui fait rêver beaucoup de jeunes gens dans le monde. Vu de l’extérieur, ce métier est séduisant et prestigieux. Mais comme tout métier, celui-ci regorge de difficultés que certains qualifient même de redoutables. Seraient-elles pour autant imperceptibles ou insoupçonnables ?
De l’origine du mannequinat
Né au 19ème siècle, le mannequinat a commencé par Marie Vernet qui a valorisé à travers son image les créations de son époux Charles Frederick Worth. Ce métier au départ typiquement féminin existait sous le nom Essayeuse ou sosie. Ce n’est qu’au 20 ème siècle qu’il devient le Mannequinat. Le métier d’essayeuse consacré uniquement au défilé exigeait à l’époque d’avoir un certain physique donné : être mince voir même toute maigre. Avec l’avènement des agences de mode, les mannequins qu’ils soient hommes ou femmes sont alors obligés de mettre à rude épreuve leur appétit. Ils doivent faire attention à leur poids, consommer des aliments pauvres en nutriments, s’abstenir d’aliments gras ou sucrés, respecter une alimentation ultra pointilleuse…, conserver une silhouette mince voire filiforme chez les femmes ou une silhouette musclée chez les hommes même si l’on doit faire appel à des hormones de croissance dans le seul but d’obtenir de nouveaux contrats de travail.
Cependant, ces anciennes obligations ne sont plus de nos jours d’actualité puisqu’aujourd’hui on rencontre des mannequins de tous types qui valorisent les tenues et les accessoires modes quelle que soit leur corpulence et les particularités de leur corps. Par exemple, il existe le mannequin lingerie, le mannequin cabine, le mannequin objet, le mannequin commercial, le mannequin photo, le mannequin grande taille, le mannequin alternatif, etc. Chacun de ces types de mannequins permet à tout le monde de pouvoir s’identifier que l’on soit rond, svelte, court ou élancé. « Concernant le physique ce n’est plus vraiment important car toutes personnes que tu sois grosse, mince ou moyenne tu peux faire le mannequinat », a confié́ Adeline Ouedraogo, mannequin professionnel au Burkina-Faso. Grâce à son expansion, les mannequins, pour progresser et se hisser à un niveau élevé, doivent coûte que coûte se perfectionner. Ils doivent en quelques sortes créer leur propre style pour se démarquer des autres. Cependant, les aspirants mannequins connaissent-ils réellement les réalités du métier ?
Les difficultés du mannequinat
Comme tout métier au monde, le mannequinat expose les aspirants à beaucoup de risques. Au nombre de ceux-ci, nous avons : le harcèlement sexuel. C’est un phénomène courant dans tous les métiers du monde quel que soit le sexe de la victime. Dans le domaine du mannequinat, les femmes en sont les plus exposées. Partagées entre la volonté́ de se hisser au rang de top model et le long chemin à parcourir afin d’y parvenir, les promoteurs d’agences et d’autres acteurs de la mode cherchent à miroiter à ces ambitieuses le succès accéléré́. « Ce qui est déplorable c’est le harcèlement sexuel et surtout psychologique. Soit on ment au mannequin, soit on l’influence pour obtenir les faveurs de son corps » a affirmé Rudy Azanlin, promoteur d’agence de mannequin au Bénin. Il est possible qu’un mannequin plaise à un(e) promoteur(trice) d’agence ou qu’il arrive l’inverse. C’est un phénomène complètement naturel. Par contre cela pourrait entacher la qualité du travail et même la réputation de la structure en question. Parfois dans des situations du genre, les pressions dont fait objet les mannequins sont tellement pesantes. Du coup, la possibilité de réfuter certaines attitudes n’est pas forcément envisageable. C’est pourquoi il est souvent recommandé qu’avant de signer un contrat avec une agence, le mannequin doit s’assurer de faire un choix qui va de pair avec ses valeurs sociales. Adéline Ouedraogo affirme à cet effet : « c’est au mannequin de faire attention et de ne pas accepter signer des contrats sans vraiment connaitre le fond du contrat et la structure de l’agence. Le harcèlement est vraiment présent mais c’est au mannequin de savoir garder sa dignité et dire non même quand la personne menace de gâcher sa carrière ».
La conséquence logique du harcèlement sexuel dans ce milieu se remarque souvent à travers la réticence de nombreux parents qui interdisent à leurs enfants de s’aventurer dans ce monde. Bien sûr, plusieurs rumeurs courent selon lesquels les mannequins femmes seraient des proies faciles à atteindre et des prostituées. Malheureusement les nouveaux aspirants au métier se laissent souvent influencés, croyant que le seul moyen de réussir dans ce milieu est de céder à la pression. « A ces personnes je demande de retenir leur élan car ce métier est passionnant et en même temps remplie de vices. On peut être facilement victime de viol. » suggère Adeline Ouedraogo. En tant que professionnel du domaine, elle poursuit en conseillant que seul le travail bien fait est prometteur « Si tu veux évoluer, bat toi et donne toi à fond, si tu cherches la facilité, ton avenir risque d’être incertain. » Il est évident que le harcèlement reste juste un fragment des risques auxquels les mannequins sont confrontés. L’âge également fait partir intégrante de ses risques.
L’âge est-il un frein ?
À partir de 25-30 ans, quelques rides s’annoncent déjà sur le visage des mannequins qui paraissent plus vieux. Quand arrivent les mannequins de 15ans, beaucoup plus jeunes, les mannequins de la trentaine se voient délaissé. C’est alors que commence la galère. Les rides, les premiers cheveux blancs, problèmes de mal de dos et les difficultés d’endurance ne passent pas inaperçus aux yeux des projecteurs et des supérieurs. Cependant, le mannequinat photo a révolu cette manière de faire. « Les mannequins n’ont pas d’âge pour aller à la retraite. Cela se remarque surtout dans le mannequinat photo où vous rencontrerez des modèles de tout âge. En Afrique les aspirants commencent progressivement par le comprendre mais dans ce domaine qui est d’origine occidentale c’est une réalité », a affirmé M. Rudy Azanlin. Puisqu’en Afrique la plupart des femmes sont rondes, les stylistes africains choisissent d’utiliser des modèles susceptibles de représenter la cible qu’ils veulent toucher. « Ici en Afrique l’âge n’est pas vraiment un problème, car on a souvent besoin même des personnes âgées pour présenter des tenues », pense Adeline. De même, plusieurs modèles européens défilent toujours malgré leur âge avancé. Ce n’est pas une histoire de préférence car même à l’extérieur certains modèles continuent de défiler malgré leur âge. La célèbre mannequin Naomi Campbell est un parfait exemple, elle est âgée de 51 ans mais elle défile toujours. Donc peu importe l’âge, la corpulence et la taille, on peut devenir mannequin lorsqu’on en a envie et lorsqu’on a le talent.
Même si ce métier parait populaire et intéressant, il emmure plusieurs contraintes. Néanmoins, avec un mental d’acier, de la détermination, un accompagnement psychologique, un bon talent rodé, le mannequin peut parvenir à se hisse au sommet. Actuellement, le développement des réseaux sociaux a fait émerger un nouveau métier qui a tendance à ravir la vedette au mannequinat. C’est celui des influenceurs.
Gracia Bello
Un commentaire
Très bel article