Dans le but de promouvoir ses richesses patrimoniales, le Bénin par le biais du ministère de la culture a dévoilé, le 17 février, un plan pour l’édification de quatre nouvelles institutions aux enjeux à la fois identitaire et économique. Cette décision est intervenue dans le cadre de l’exposition des objets d’art restitués par la France et des travaux d’artistes contemporains au palais de la présidence du Bénin.
Les œuvres d’arts restituées par la France sont en exposition depuis le 19 février 2022 au palais de la Marina à Cotonou. Et pour renforcer l’arsenal muséal déjà existant dans le pays et, de ce fait l’attractivité touristique du pays, le gouvernement annonce la création de 4 grands nouveaux musées. Il s’agit du Musée International de la Mémoire et de l’Esclavage (MIME) à Ouidah, du Musée de l’Epopée des Amazones et des Rois du Danhomey, du Musée Vodùn à Porto-Novo ; et du Musée des arts contemporains à Cotonou. Le plus attendu dans le lot est le musée de l’épopée des amazones et des rois du Dahomey qui devra accueillir les 26 œuvres d’art rapatriées et une collection d’environ 350 objets d’art.
Une ambition à fort impact économique
Dans un pays comme le Bénin, le tourisme culturel devrait être l’un des secteurs majeurs de l’économie. En France par exemple, le tourisme culturel est un vecteur d’attractivité et de développement économique des territoires. Le poids de ce secteur est estimé à près de 100 000 emplois et 15 milliards d’euros de retombées économiques. Ceci annonce l’importance du tourisme dans le développement d’un pays. En effet, le pays dans sa richesse et dans la multiplicité de ses atouts culturels pourrait vraiment opérer des profits avec la création de ces musées. De plus, de nombreux emplois pourraient être crées non seulement pour le secteur du tourisme mais également pour le compte de l’hôtellerie et de la restauration. Dès la fin de l’année 2022, le pays, parmi les plus affectés par la traite négrière transatlantique, inaugurera également le musée de l’histoire de l’esclavage dans la ville côtière de Ouidah. Un projet salvateur qui mérite l’attention de tout le peuple béninois.
Le Bénin, berceau du vodun
Quand on parle du vodun, on ne peut que faire allusion au Bénin. En effet, cette pratique culturelle née il y a environ quatre mille ans a résisté à tous les temps, à toutes les époques. Les affres de l’esclavage et de la colonisation n’ont pas séparé le Dahomey de ses valeurs et traditions. Il a résisté au poids du passé et oppose cette même résistance aux pressions de la modernisation. A travers les œuvres d’art, les descendants lisent les empruntes d’un passé glorieux. Ces œuvres restituées confirment encore une fois leur valeur et imposent la nécessité de conservation. Dans l’ancien Dahomey, le vodun était la base de tous les secrets de la vie. Qu’il s’agisse de la royauté, de l’agriculture, des rythmes, des danses, de l’art, tous, s’adossaient sur cet idéal culturel. Pour le commun des béninois, il n’est pas uniquement question d’œuvres d’art mais du retour des esprits ancestraux, d’un ressourcement, d’un nouveau brassage parce que ces œuvres portent l’emprunte, l’emblème voire même la signature des ancêtres.