Ce 1er décembre la communauté internationale célèbre la journée de lutte contre le VIH/Sida. Le rapport ONUSIDA publié à cet effet en juillet 2021 fait état de ce qu’en 2020, 37,7 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde parmi lesquels 28,2 millions sont placés sous antirétroviraux. L’Afrique Subsaharienne abrite à elle seule, les 2/3 soit 67% des personnes vivant avec l’infection au VIH. Des chiffres qui mettent en avant l’impact de la lutte contre le covid-19 sur celle engagée contre le sida.
On croyait l’avoir déjà vaincu, tant on n’en parle plus assez à cause de la nouvelle pandémie dûe au coronavirus, mais il agit toujours, dans le silence. L’épidémie du VIH/Sida continue de faire encore beaucoup de victimes partout dans le monde et surtout en Afrique. 25,4 millions de personnes touchées sur le continent noir par le sida selon le rapport ONUSIDA publié en juillet 2021. En effet, depuis l’apparition des premiers cas du coronavirus, les systèmes de santé ont été mis sous tensions dans tous les pays du monde. L’accès aux soins de santé est en conséquence réduit pour les patients atteints d’autres maladies. Par contre, une prise en charge rapide est assurée pour les patients infectés par le covid-19.
Impact de la lutte contre le covid sur la lutte contre le sida
Nous le constatons, le covid-19 a un impact très négatif sur la lutte contre le sida. Les personnes vivant avec le VIH ont payé le prix fort au cours de cette pandémie à cause du risque accru d’infection de leur système immunitaire affaibli. Alors que ces personnes vivant avec le VIH sont déjà extrêmement fragiles face au coronavirus, avec les confinements, les restrictions visant à lutter contre la nouvelle pandémie ont freiné leur accès aux traitements, aux tests, aux soins et aux services de prévention vitaux. Des études dans plusieurs pays Africains ont montré que le dépistage avait parfois diminué de 41 % pendant les premiers confinements dus à la Covid-19 en 2020, par rapport à la même période en 2019. Nous sommes alors aujourd’hui confrontés à deux pandémies : VIH et COVID. Déjà, nous n’étions pas sûr de la perspective de mettre fin au sida d’ici 2030, et le Covid-19 nous fait dévier encore davantage de notre trajectoire.
Sida et Covid, deux pandémies d’inégalités

Habituellement, dans le combat qui vise à lutter efficacement contre les maladies, les inégalités sont les premiers obstacles. En effet, les pandémies aggravent les inégalités et s’en nourrissent même. Les personnes vivant dans les pays pauvres en sont les premières victimes. Avec 25,4 millions de personnes infectées, l’Afrique est la région du monde la plus touchée par le sida. Et en Afrique Subsaharienne, les statistiques sont encore alarmantes. 67% des personnes touchées par le virus résident dans cette partie du monde. On note également que le risque de contamination est plus important chez les femmes en Afrique subsaharienne. Six nouvelles infections au VIH sur sept, chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans, concernent des filles.
Par exemple, tandis que les pays riches organisent déjà des campagnes de vaccination de rappel contre la covid-19, la plupart des personnes vivants dans les pays pauvres n’ont même pas encore reçu la première dose de vaccins. Les discriminations, les marginalisations, les stigmates, le rejet social ainsi qu’un accès insuffisant à la santé, à l’éducation et à d’autres services sont les facteurs qui rendent plus vulnérables les personnes déjà exposées au VIH.
C’est pourquoi l’ONUSIDA a décidé de mettre l’accent sur l’éradication urgente des inégalités qui alimentent l’épidémie du sida et bien d’autres maladies dans le monde. Le sida est maladie qu’on peut éviter, qu’on peut soigner. Mais pour y arriver, il va falloir engager de courageuses actions contre les inégalités dans le monde. C’est un défi que nous pouvons relever.
Eliane Fatchina