La 25è session de la conférence régionale africaine de l’interpol s’est ouverte ce matin à la salle bleue du palais des congrès de Cotonou. Elle réunit environ 120 hauts responsables de la police de 29 pays, et focalise l’attention sur les problèmes de criminalité spécifiques et concrets dépassant les frontières nationales.
La traite des êtres humains, le terrorisme et la cybercriminalité figurent parmi les priorités des chefs de police du monde entier. Ainsi, du trafic d’êtres humains et de drogue au terrorisme et à la cybercriminalité, l’éventail des défis sécuritaires auxquels l’Afrique est confrontée est au cœur de la 25è session de la Conférence régionale africaine d’INTERPOL. Réunissant quelque 120 hauts responsables de la police de 29 pays, ladite conférence se penche également sur comment la coopération entre Interpol et les organismes régionaux donne de solides résultats.
Procédant à la cérémonie d’ouverture officielle des activités, Alassane Seidou, ministre béninois de l’Intérieur et de la Sécurité publique, a dressé une liste des maux qui entravent le progrès du continent : « L’Afrique est confrontée à de nombreux défis sécuritaires qui freinent son développement. Ils ont pour noms, trafic de drogues, immigration clandestine, cybercriminalité, blanchiment de capitaux, traite d’êtres humains, trafic de migrants, trafic d’armes, contrefaçon et le terrorisme qui occupe de plus en plus une place prépondérante dans l’actualité depuis quelques années» a-t-il déclaré. Face à ces problèmes qui menacent le continent, « l’Interpol accompagne le Bénin par des réponses adaptées à l’élucidation des investigations enclenchées à toutes ces formes de criminalité et renforce les capacités des personnels par des formations », insiste le ministre.
Par ailleurs, dans un contexte d’attaques sporadiques de groupes terroristes dans la partie septentrionale du Bénin, la tenue de ces assises dans le pays, dénote de la détermination du Bénin à lutter contre ce fléau. « L’accueil de cette conférence témoigne de l’engagement du Bénin à lutter contre la criminalité transnationale organisée, y compris le terrorisme, à travers une coopération régionale et internationale renforcée », conclut Alassane Seidou.
Soutenir la police en Afrique

En outre, selon Ahmed Naser Al-Raisi, président de l’Interpol, la conférence met en exergue l’importance de la coopération entre l’Organisation et les institutions policières et politiques d’Afrique. « Je tiens à souligner l’engagement du Comité exécutif à faire progresser et à célébrer l’engagement de l’Interpol dans la lutte contre la criminalité et dans le renforcement des capacités de l’infrastructure policière africaine » a-t-il laissé entendre.
S’adressant aux délégués, Soumaïla Allabi Yaya, Directeur Général de la Police du Bénin rassure : « Cette conférence apportera des méthodes et stratégies pour permettre à nos forces de l’ordre de bénéficier d’expériences partagées et de meilleures pratiques dans la prévention et la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et la cybercriminalité ». Et pour y parvenir, le Secrétaire général de l’Interpol, Jürgen Stock a évoqué le lancement de l’Opération conjointe africaine d’Interpol contre la cybercriminalité. « Alors que la numérisation progresse rapidement dans la région africaine, le renforcement des capacités pour lutter contre la cybercriminalité est devenu urgent », a déclaré le secrétaire général Stock.
Succès régionaux
Alors que les résultats des opérations coordonnées par Interpol à travers l’Afrique seront annoncés lors de cette conférence régionale, les délégués seront également informés sur d’autres succès régionaux. Il s’agit notamment de la première opération de première ligne INTERPOL-AFRIPOL ciblant les réseaux criminels organisés à l’origine.
Il faut aussi noter la criminalité pharmaceutique, qui a identifié des centaines de suspects et entraîné la saisie de plus de 12 millions de produits illicites de santé.
Rappelons qu’une opération mondiale coordonnée par INTERPOL contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants impliquant 47 pays a connu un certain nombre de succès en Afrique. Entre autres, nous avons l’arrestation en Tanzanie d’un chauffeur de bus ougandais transportant une boîte de 169 faux passeports en provenance de Kampala, à Dar Es Salaam. Par ailleurs, les autorités soudanaises ont secouru 253 victimes de la traite des êtres humains et arrêté 32 suspects. Enfin, des agents au Ghana ont intercepté deux suspects nigérians accusés de diriger un réseau de traite des êtres humains entre le Ghana, le Togo, le Bénin et le Nigéria.
Les travaux de cette 25è session de la conférence régionale africaine d’Interpol prennent fin le 30 juin prochain.