Autrefois quartier latin de l’Afrique, le Bénin envisage d’ici 2030 devenir la principale croisée en matière de recherche, d’innovation et d’entrepreneuriat du continent. A travers l’ambitieux projet de création d’une cité internationale de l’innovation et du savoir (CIIS) du Programme d’Actions du Gouvernement « Bénin Révélé », son Excellence Patrice Talon compte faire de son pays une référence en matière de l’innovation made in Africa.
Prévues pour être construites initialement sur un site de 189 ha dans la commune de Sèmè- Podji, les infrastructures de Sèmè-City seront finalement implantées dans la commune de Ouidah sur un domaine de 336 hectares. L’espace nécessaire et convenable a été obtenu pour l’implantation du plus important projet d’innovation du gouvernement béninois. Une relocalisation qui fait suite à une difficulté majeure dans la mise en œuvre de ce gigantesque projet.
Selon le quotidien du service public du Bénin, La Nation, le Président Talon en tournée de réédition de comptes dans les communes du pays en 2021 l’avait insinué dans ces propos : « … Impossible de trouver un site à Sèmè-Podji pour implanter des projets si importants… Parfois notre volonté, notre engagement ne sont pas favorisés par une certaine gouvernance ». L’on retient alors que le projet Sèmè-City a été ainsi retardé pour plusieurs mois, faute de disponibilité de l’espace devant abriter lesdites infrastructures. Cependant, le Conseil des ministres du mercredi 22 décembre a acté la délocalisation et instruit pour le démarrage des travaux.
Quid du projet de création d’une cité internationale de l’innovation et du savoir ?
Lancée dans le cadre du programme d’actions du gouvernement béninois, la création d’une cité internationale de l’innovation et du savoir est un projet unique en Afrique. En effet, la CIIS vise à établir un centre de savoir et d’excellence au Bénin. Ledit centre prendra la forme d’une véritable « ville intelligente » qui s’étendra sur 189 hectares et aura pour mission de favoriser l’éclosion de champions nationaux et régionaux dans des domaines innovants, qui répondent aux défis du pays et de l’Afrique.
Baptisé Sèmè-City, puisqu’initialement implanté dans la commune de Sèmè-Podji, non loin de la frontière du Bénin avec le Nigéria, ledit chantier inédit se veut être un modèle de centre d’excellence régional pour la formation, la recherche scientifique et l’entrepreneuriat.
Trois composantes essentielles
Cette cité-campus de 189 hectares sera articulée autour de trois pôles d’activités à savoir :
- Le volet enseignement supérieur avec la création d’écoles, de centres de formations continues et d’universités publics ou privés qui proposeront des formations multilingues de qualité (ouverts aux 4 millions d’étudiants potentiels des 15 pays d’Afrique de l’Ouest) et à coût relativement abordable.
- Ensuite le volet recherche dont la réalisation passera par la création de centres de recherches et de laboratoires publics ou privés qui s’investiront essentiellement dans la recherche appliquée et basés sur l’identification des problèmes des communautés environnantes et du pays ;
- Enfin le volet incubation avec des incubateurs pour accompagner les jeunes entrepreneurs porteurs de projets à travers des ressources dont ils ont besoin pour développer leurs aptitudes entrepreneuriales.
- L’ambition du gouvernement est de sortir 130 000 étudiants diplômés des écoles et universités de Sèmè-City d’ici 2030 (date à laquelle la CIIS est censée être opérationnelle) et de créer plus de 190 000 emplois directs et indirects, dont 1/3 d’auto-emplois. Les activités de sèmè-city intègrent 5 grappes interdisciplinaires.
Les 5 grappes interdisciplinaires de Sèmè-City
- Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques (STIM)
- Arts, Design et Sciences Humaines et Sociales
- Agriculture, Nutrition et Ressources Naturelles
- Santé et Sciences de la Vie
- Management, Administration et Entrepreneuriat
L’assainissement est aussi au cœur du projet de sèmè-city. A cet effet, selon un communiqué gouvernemental datant de 2017, « cette cité s’inscrit dans un concept d’une ville intelligente et durable, adaptée au contexte local, utilisant les technologies de l’information et de la communication. »
Le projet comprend également des programmes immobiliers résidentiels, commerciaux et de loisirs, l’aménagement d’espaces verts, sans oublier des réseaux et services d’assainissement, de transports sans émission de dioxyde de carbone et d’énergies renouvelables.
A noter que c’est l’Agence de Développement de la CIIS qui est chargée des relations avec les partenaires privés et institutionnels intéressés par le projet de ville intelligente au Bénin.