Le train express régional (TER) est un début de solution aux nombreux bouchons qui caractérisent le transport routier dans la ville de Dakar.
Cinq ans après le début des travaux (14 décembre 2016), le Sénégal a inauguré lundi 27 décembre 2021 son premier train express régional. Il s’agit du tout premier chemin de fer construit depuis l’accession du pays à l’indépendance acquise en 1960. Selon les chiffres officiels, le coût global de l’infrastructure ferroviaire est estimé à 780 milliards de francs cfa.
En effet, composé de 15 trains fonctionnant à l’électricité et de 14 gares sur un linéaire de 35 km, le TER permettra de relier la capitale Dakar à la ville de Diamniadio en 20 minutes, alors qu’il faut plusieurs heures le matin en voiture quand le trafic est bouché. C’est une ligne de fer électrique à écartement standard reliant la gare de Dakar à Diamniadio et prévue pour atteindre l’aéroport international Blaise Diagne d’ici 2023 ainsi que des villes nouvelles situées dans l’arrière-pays.
En outre, cette ligne a pour principal objectif de mieux connecter la capitale, avec le reste du Sénégal et de décongestionner Dakar. Le Président Macky Sall lors de son allocution à la cérémonie inaugurale à Diamniadio a indiqué que « C’est une étape historique dans notre marche collective vers le Sénégal émergent. Le TER ouvre une nouvelle perspective dans le transport de masse avec 15 trains. Chaque train pouvant accueillir jusqu’à 565 passagers pour un potentiel de 115 000 passagers par jour »
Le TER, réponse aux enjeux d’une ville en pleine croissance
Dans les grandes villes africaines, un problème de taille se pose à cause de l’urbanisation croissante. En effet, Dakar est l’une de ses villes trop saturées avec une population d’environ trois millions d’habitants. Chaque année, elle compte 100 000 habitants de plus. Ainsi, la récente autoroute à péage de la ville était une première initiative pour lutter contre le trafic routier très encombré.
Avec le TER, on note alors une majeure révolution au pays de la Teranga, puisque le TER est une innovation bienvenue dans la capitale sénégalaise, très embouteillée. En fait, selon les chiffres, la ville de Dakar compte 20% de la population totale du Sénégal et elle rassemble plus de 85% des emplois du pays. Du coup, il y a une compression de monde en un seul lieu. D’après une étude de la Banque mondiale, la congestion de la ville de Dakar fait perdre à l’économie du pays quelques 152 millions d’euros par an. D’où l’emblématique projet dont l’importance n’est plus à démontrer.
Cette ligne ferroviaire vient répondre aux problèmes d’un centre-ville disproportionné et de banlieues dortoirs. Les usagers de ce train express régional verront leur temps de parcours largement diminuer : le temps est estimé à 45 minutes pour un parcours moyen à l’heure de pointe.
Impact socio-économique du TER
L’embouteillage étant caractéristique du transport routier à Dakar, l’accès au centre-ville devient de plus en plus particulièrement difficile. Toute chose qui a des conséquences importantes sur le quotidien des populations et sur la rentabilité des activités économiques dans la capitale, principal pôle de développement du Sénégal. Cependant avec cette ligne ferroviaire réalisée, les gares deviendront des espaces de revitalisation des villes dans le sens où elles dynamiseront les activités et favoriseront l’émergence d’activités économiques connexes qui viendront se greffer autour du TER.
Sur le plan social, le TER contribuera à la création de nouveaux métiers et à l’éclosion de nouvelles vocations dans le milieu ferroviaire. Plus de 900 employés ; des conducteurs, des agents du service voyageurs et des maintenanciers, ont déjà été recrutés et formés par la direction du TER.
Par ailleurs le TER fait partie du Plan Sénégal Emergent (PSE), un programme de développement initié par le président Macky Sall. Il doit s’achever à l’horizon 2035. Pour l’instant, le tracé ne fait que 36 kilomètres mais un deuxième tronçon est en construction. Cette seconde phase du projet, est un linéaire de 22 km, qui reliera Diamniadio à l’aéroport international Blaise Diagne de Diass en 2023. Une commande additionnelle de sept trains est déjà en cours, pour porter le total du TER à 22 trains. Une première révolution en Afrique de l’Ouest dans le domaine du transport ferroviaire.