Depuis le 11 juillet dernier, des heurts ont éclaté entre les Haoussas et les Barbis dans l’Etat soudanais du Nil Bleu au sud-est, plus précisément dans le district de Qissan. Selon le bilan donné ce mercredi à l’AFP par le ministre de la Santé du Nil Bleu, Jamal Nasser, on enregistre au moins 105 morts et 291blessés. Et pour cause, la répartition des terres agricoles et la formation d’une autorité civile conjointe pour superviser la question.
A l’origine des affrontements entre tribus haoussas et bartis, la demande de création d’une autorité de supervision de l’accès aux terres agricoles par les Haoussas. En effet, les Haoussas réclament la formation d’une autorité locale qui superviserait l’accès aux terres et à l’eau. Tandis que les Bartis revendiquent la propriété exclusive de la terre et refusent tout passage aux habitants n’appartenant pas à leur clan ou supervision hors système tribal.
Ainsi, ce lundi, des milliers d’Haoussas ont monté des barricades et attaqué des bâtiments publics dans plusieurs villes, les opposant ainsi à l’autre clan africain, les Bartis. Conséquence : on déplore la mort d’au moins 105 personnes et 291blessés dont certains, grièvement. Il a fallu le déploiement de forces de sécurité pour mettre fin à ces affrontements armés entre ces groupes ethniques.
Cette situation a amené le gouverneur du Nil Bleu, Ahmed al-Omda, à imposer un couvre-feu nocturne et une interdiction de rassemblement pour un mois dans la région avant de promettre de traiter « avec une main de fer ceux qui incitent à la haine ».
Ce conflit local très meurtrier rappelle les récentes violences qui ont éclaté entre les tribus Hausa et Berta dans de nombreuses régions de l’Etat du Nil Bleu, à la suite du meurtre d’un agriculteur dans celle de Gisan. Selon les observateurs, le vide sécuritaire créé par le dernier coup d’Etat du 25 octobre dernier a favorisé une résurgence des violences tribales dans un pays où chaque année des centaines de civils meurent dans des affrontements entre éleveurs et agriculteurs pour l’accès à l’eau ou aux terres.
L’Etat du Nil Bleu est frontalier avec l’Ethiopie. Il abrite le barrage de Roseires, où se trouve le plus grand réservoir de production d’électricité du pays.