La mise en œuvre effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) a encore du plomb dans l’aile. Pourtant, elle est censée être opérationnelle depuis 2021. C’est dans ce cadre qu’un nouveau projet visant à aider huit pays à rendre opérationnelle la ZLECAf vient d’être lancé, à l’initiative de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), de la Société internationale islamique de financement du commerce (SIFC) et du Cadre intégré renforcé (CIR).
Huit pays africains sont en effet concernés par ce projet qui soutiendra la mise en œuvre de plus d’une trentaine d’activités dans les stratégies de la ZLECAf. Il s’agit de la Tunisie, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal et du Togo, a précisé la CEA dans un communiqué publié le 10 mars 2022.
Ainsi, en aidant à la mise en œuvre des actions prioritaires formulées par la CEA, le projet contribuera à créer un environnement où « le commerce peut être plus efficace et inclusif dans les huit pays bénéficiaires ». A long terme, le projet permettra de renforcer les capacités de ces pays à travers «des emplois et d’autres opportunités économiques », a fait savoir la commission.
Vera Songwe, sous-secrétaire générale des Nations unies et secrétaire exécutive de la CEA, a indiqué à l’occasion que « ce nouveau projet peut potentiellement faire passer les niveaux de commerce régional de 18% à 25% en une décennie. Avec une mise en œuvre appropriée, cela pourrait également conduire à une diminution de 10 milliards de dollars des importations en provenance de l’extérieur du continent, tout en stimulant les exportations agricoles et industrielles jusqu’à 45 milliards de dollars (7%) et 21 milliards de dollars (5%) par an ».
Par ailleurs, la ZLECAF est un projet de zone de libre échange en cours de création sur l’ensemble du continent africain et vise à mettre en place un cadre commun et un ensemble de normes à travers le continent africain afin d’assurer la coopération, l’harmonisation et l’efficacité du commerce.
Considérée actuellement comme la plus grande zone de libre-échange après l’Organisation mondiale du commerce (OMC), elle permettra de supprimer les droits de douane sur 97 % des lignes tarifaires sur une période de 13 ans, à partir du 1er janvier 2021. Sur les 54 Etats que compte le continent africain, 41 Etats ont déjà rempli toutes les conditions pour son opérationnalisation.