Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, environs 350 millions d’individus sont touchés dans le monde par l’asthme. En effet, l’asthme est l’affection respiratoire chronique la plus courante. Elle concerne toutes les couches sociales (enfant comme adulte, homme comme femme). Son taux de mortalité est relativement faible comparé aux autres maladies respiratoires chroniques, mais, selon les estimations de l’OMS, plus de 80 % de ces décès surviennent dans les pays en développement.
Connaitre l’asthme
L’asthme est une maladie respiratoire chronique due à une inflammation permanente des bronches. Il se manifeste par des crises, caractérisées par des épisodes d’essoufflement, de respiration sifflante, de toux sèche ou de sensation d’oppression dans la poitrine. De nombreux facteurs peuvent être à l’origine d’une crise d’asthme chez les personnes sujettes à cette maladie. Ainsi, l’asthme est une maladie multifactorielle qui nécessite une situation héréditaire génétique et une exposition à un agent environnemental favorisant son développement. En effet, l’association d’une prédisposition génétique peut provoquer l’asthme chez une personne. Lorsqu’un seul conjoint est allergique, le risque que leur enfant développe des manifestations allergiques est de 20 à 30 %. Si les deux conjoints sont allergiques, le risque atteint alors 40 à 60 %. Cependant, bien que l’on retrouve souvent une prédisposition familiale à la survenue d’un asthme, la transmission de la maladie asthmatique des parents à leurs enfants n’est pas systématique.
Par ailleurs, certains éléments extérieurs comme la poussière de maison, les poils d’animaux, le pollen, etc. peuvent provoquer une réaction allergique chez des personnes prédisposées. D’autres particules respirées peuvent aussi jouer un rôle favorisant, par leur action toxique ou irritante sur la paroi des bronches (polluants chimiques, irritants).
En outre, la pollution favorise ou aggrave les manifestations de certaines maladies allergiques comme l’asthme ou la rhinite. L’augmentation du niveau de pollution s’accompagne d’une recrudescence des symptômes chez les personnes asthmatiques (sifflements, toux nocturne, gêne respiratoire). Ce phénomène est évident chez les asthmatiques ne prenant pas régulièrement un traitement de fond. Notons tout de même qu’un seul de ces facteurs ne suffit pas pour que la personne soit asthmatique. C’est la combinaison d’une prédisposition génétique associée à une exposition à des facteurs favorisant l’asthme qui provoque une inflammation permanente des bronches à l’origine des manifestations de l’asthme.
Que faire face à l’asthme ?
L’asthme est une maladie de longue durée qui peut être traitée efficacement pour permettre de mener une vie aussi normale et active que possible. Ainsi ses symptômes sont généralement traités au moyen d’inhalateurs de secours et prévenus à l’aide d’inhalateurs de contrôle. Cependant, il faut souligner que c’est une maladie sous diagnostiquée et insuffisamment traitée en Afrique. Son traitement représente une lourde charge pour les individus et les familles, ce qui fait qu’un bon nombre de malades en meurent, pour manque de moyens financiers. Par contre, s’il est mal traité, il limite souvent l’activité du malade tout au long de sa vie. L’autre facteur dans la gestion de l’asthme est le manque de pneumologues dans les pays africains, ce qui retarde la prise en charge des patients.
Néanmoins, la meilleure manière d’éviter une crise d’asthme est de se tenir éloigné des facteurs qui peuvent la déclencher. Ainsi il est interdit à tous les asthmatiques :
- De fumer ou de fréquenter des lieux enfumés ;
- De remuer la poussière (balayer, secouer des tapis ou des draps, etc.) ;
- D’utiliser les produits irritants pour les voies respiratoires (peintures, colles, produits ménagers, etc.).
Guérit-on de l’asthme ?
Il n’existe pas un traitement curatif spécifique de l’asthme. L’objectif de la prise en charge est de maintenir un contrôle optimal de la maladie. Lorsqu’il n’est pas convenablement contrôlé, l’asthme se caractérise par des crises fréquentes, conduisant à une dégradation de la qualité de vie du patient, et dans les cas les plus graves à des hospitalisations voire même des décès. Toutefois, toute personne asthmatique bénéficiant d’une bonne prise en charge peut mener ses activités sans risque ni limitation. Mais on ne peut pas parler de guérison.
Eliane FATCHINA