Convoqué à la Brigade Criminelle ce mardi 20 décembre, le journaliste Virgile Ahouansè est placé en garde à vue dans les locaux de ladite brigade. Et pour cause, le Directeur de l’information de la radio en ligne Cristal-News aurait publié de fausses informations.
En effet, le concerné a été interpellé le lundi 19 décembre, quelques jours après la publication d’une enquête où il a évoqué un cas d’exécution sommaire, mettant en cause la police républicaine. La production journalistique est intitulée « Panique à Porto-Novo : la Police Républicaine procède à des exécutions sommaires dans une école ». Elle a été publiée le 14 décembre 2022 par le journaliste et a fait une tôlée de réaction sur les réseaux sociaux.
« On est découragé parce que pour avoir diffusé des informations sur ce qui s’est passé à l’EPP Dowa, Virgile Ahouansè que nous connaissons tous a été placé en garde à vue », a informé Maître Barnabé Gbago, membres du collège des cinq avocats du journaliste. En outre, l’avocat apprend également que cette situation ne mérite pas une garde à vue. « les questions posées et les réponses données, à notre avis, ne valent pas une garde à vue. On l’a suivi de bout à bout. Il a justifié, il a montré que tout ce qu’il disait était vrai. C’est dommage qu’un journaliste qui a sa carte de presse soit mis en garde à vue », a-t-il regretté.
Par ailleurs d’après Maître Barnabé Gbago, Virgile Ahouansè n’est pas le premier à publier des informations sur ces présumés exécutions sommaires de la police républicaine béninoise. « La commission béninoise des droits de l’homme, le journal La Flamme, tous ces organismes ont dénoncé ce que lui même il a dénoncé, et pourtant, tous les autres sont en liberté et Virgile a été mis en garde à vue » a-t-il dénoncé.
Cependant, le cas de Virgile Ahouansè risque d’être un peu plus compliqué, car les témoins dont il a relayé les propos ont changé de version. En effet, deux des témoins, notamment le gardien de l’Epp Dowa où auraient lieu les exécutions et le Chef quartier ont été aussi interpellés quelques jours après la diffusion de l’information. Gardés à vue, ils seraient tous revenus sur leur parole, à en croire l’avocat Barnabé Gbago. Ce qui rend les choses beaucoup plus compliquées pour le journaliste qui risque d’être déféré à la Criet (Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme).
Un commentaire
Pingback: Bénin : Le journaliste Virgile Ahouansè déféré à la Criet - Afro impact