Le système sanitaire public sénégalais est frappé par une grève depuis ce jeudi. En effet, tout est parti du décès en couche de Astou Sokhna, une jeune femme enceinte de neuf mois, dans un hôpital public de Louga, à environ 200 km au nord de Dakar. Ainsi, cette femme est décédée le 1er avril dernier après avoir attendu vainement une césarienne pendant des heures et dont le sort tragique a plongé tout le pays dans un émoi. Face à ce drame, sa famille a dénoncé des « négligences », et a saisi la justice.
La poursuite de six sages-femmes
Les réactions tous azimuts sur les réseaux sociaux et dans la presse ont provoqué une réponse au plus haut niveau de l’Etat. En effet, dans cette affaire, la justice a lancé des poursuites contre six sages-femmes pour « non assistance à personne en danger ». Parmi ces sages-femmes, quatre d’entre elles ont été placées le mardi 19 avril dernier sous mandat de dépôt et les deux autres sont pour le moment en liberté provisoire. Les mises en cause seront jugées le 27 avril prochain alors que le directeur de l’hôpital où la patiente est décédée, a été démis de ses fonctions à l’issue d’un Conseil des ministres.
Une mort évitable
En outre, le ministre de la Santé sénégalais Abdoulaye Diouf Sarr a reconnu le 14 avril que la mort d’Astou Sokhna, aurait pu être évitée avec plus de vigilance. Sa conclusion est survenue après que le ministère ait effectué des missions au sein de l’hôpital pour situer les responsabilités sur cette tragédie. A l’en croire, cette situation ne reflète pas l’image actuelle du système de santé.
Une « Journée sans accouchement »
Par ailleurs, pour protester contre les poursuites judiciaires des six sages-femmes, plusieurs mouvements de grèves ont été lancés. On note à cet effet, l’association nationale des sages-femmes, qui a décrété une « journée sans accouchement » avec un boycott des maternités. Ledit mouvement a aussitôt reçu le soutien d’une centrale syndicale formée notamment de médecins.
Face à cette situation, c’est l’efficacité du système sanitaire public sénégalais qui est remis en cause.