Même si les femmes restent les principales victimes des violences conjugales, les hommes n’en sont pas pour autant épargnés mais n’osent pas en parler à cause des préjugés. Et pourtant, leur souffrance et les conséquences de ces violences sont tout autant terribles.
Les violences conjugales existent dans tous les pays et dans tous les groupes sociaux, religieux et culturels. Les formes les plus fréquentes sont les violences envers les femmes par leur partenaire masculin. Les hommes en tant que victimes, seraient davantage sujets à la calomnie et à la diffamation. Pourtant, il n’est pas rare qu’un homme subisse des coups, des gifles, des crachats, des griffures, et est battu avec des ustensiles de cuisines ou reçoive dans le dos ou sur la figure, tous les objets électroménagers qui tombent sous la main de sa femme. Ainsi donc présentées, les violences faites aux hommes est un réel phénomène dans les ménages. Malheureusement, parler de violence conjugale dans nos sociétés est d’emblée associé à celle dirigée contre la femme.
Selon l’OMS, la violence est « l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès. » Partant de cette conception, la notion de violence est n’est pas seulement le fait d’infliger des coups de poing à un individu. Mais tout propos qui porte atteinte à l’harmonie au sein d’un groupe. Autrement dit, même le mode de communication, lorsqu’il n’est pas courtois, est considéré comme une violence. Elle se manifeste donc sous différentes formes : violences verbale, physique, économique, sexuelle, psychologique et morale.
Comprendre le silence des hommes battus
Dans une société africaine fortement patriarcale par exemple, parler de violence en faveur des hommes est encore un sujet tabou vraiment délicat et complexe. Ce qui fait que les hommes battus ne se mettent pas forcément en posture de victime pour dénoncer l’acte. De ce fait, faire leur coming out dans ce domaine peut s’apparenter à un véritable parcours de combattant et peut les exposer à l’incrédulité, la moquerie, l’indifférence des milieux tant hospitaliers que policiers. Du coup la légende « sois fort et tais-toi » prend tout son sens.
Mais bien sûr ! En Afrique comme partout ailleurs, le sexe masculin est considéré comme le plus fort et donc, n’a normalement pas à subir des actes de répressions de la part du sexe féminin considéré comme faible. Alors qu’au fond, il ne s’agit pas toujours de capacité physique. On peut être un homme grand, fort et musclé et subir ce genre de violence. Ce n’est pas forcément une question de force mais d’emprise relationnelle et psychologique.
Un mouvement féministe unilatéral
Avec l’avènement des mouvements féministes perpétrés çà et lâ qui se battent pour le droit des femmes, ces dernières ont pris de l’aile. En effet, le débat autour des violences conjugales a toujours été politisé, où l’homme est toujours vu comme le bourreau et la femme, la victime. Vu qu’elles représentent plus de la moitié de la population mondiale, toute politique qui concentre sa campagne sur les questions liées au genre féminin, se trouve facilement au top de ses objectifs. Ainsi, ces mouvements ont délibérément fermé l’œil sur le second aspect des violences conjugales. Conséquence, la femme veut s’affirmer par tous les moyens.
Cette volonté de la gente féminine de vouloir s’exprimer, dans le contexte de promotion débordante de son genre a pris une ascendance extraordinaire au sein des sociétés. Et puisque les hommes, eux aussi, ont toujours démontré qu’ils sont les maitres du temps, en arriver à les considérer comme victime devient chose complexe. Du coup la victime peut facilement être confondue au bourreau.
Une victime vue comme un bourreau
Par honte d’aborder un sujet tabou, par culpabilité, par naïveté, ou encore dans l’espoir que finira par s’arranger, l’homme battu se tait longtemps et minimise les violences physiques ou morales qu’il subit sans chercher de protection. D’autres se taisent encore par amour ou par peur de perdre la garde des enfants car, vu leur force et leur poids, leur réaction pourrait vraiment plus blesser leur femme, ce qu’ils ne voudraient pas. Ils craignent donc que leur réaction ne les fasse passer du statut de victime en celui du bourreau. Le premier statut étant toujours mieux si on ne veut pas passer des années dans les cellules de la prison. Une telle chose n’est naturellement pas sans séquelles sur la vie des victimes.
Quelles en sont les conséquences ?
Comme chez les femmes et les filles, les blessures sont les premiers signes d’une agression physique chez l’homme violenté. Laissant l’homme dans un état de traumatisme sans précédent, du fait de son supposé supériorité sur la femme. Les violences sont aussi la source d’une dislocation de la cellule familiale, de la délinquance des enfants. Certains hommes en gardent un handicap ou une paralysie qui les hanteront toute la vie. La ruine financière reste l’héritage d’autres et l’alcoolisme demeurent le refuge préféré de biens d’hommes auparavant battus par leurs femmes.
Ces effets dégradants et cruels constituent des violations graves des droits de l’homme qui doivent être dénoncées, combattues et condamnées quelles que soient les causes. Ces conséquences sont des facteurs limitant du développement de l’homme et réduisent considérablement son espérance de vie. Il serait alors opportun de présenter les violences conjugales dans leur intégralité et d’engager une lutte contre les femmes bourreaux qui ont mis leur mari dans une position où il ne peut ni dénoncer ni répliquer. L’ultime but est que, ensemble, hommes et femmes puissent arriver à éradiquer le phénomène.