L’exécutif burkinabè a fait part aux syndicats ce vendredi 9 décembre de sa volonté de prélever 1% sur le salaire net des travailleurs du public et du privé. C’est ce qui ressort d’un communiqué de la présidence burkinabè ce vendredi à l’issue d’une rencontre entre le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, le syndicat et le patronat.
L’initiative vise à alimenter un fonds dédié à payer et à acquérir des armes pour les 50 000 Volontaires pour la Défense de la Patrie VDP. En effet, la prise en charge de ces supplétifs de l’armée ainsi que leurs équipements nécessite une mobilisation de 106 milliards FCFA au total (170 millions de dollars), selon le gouvernement.
« Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le gouvernement a décidé de recruter 50 000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Ces VDP seront payés à 60 000 FCFA par mois et par personne, ce qui doit mobiliser 36 milliards FCFA par an pour leur prise en charge. Outre cette prise en charge, il y a des armes à payer pour les équiper, des tenues pour leur habillement, des engins et du carburant pour le déplacement. Et tout cela est évalué à 106 milliards FCFA », a indiqué le ministre de l’Economie, des finances et de la prospective, Aboubacar Nacanabo à la sortie des assises.
Le ministre de l’économie a en outre expliqué que le budget de l’Etat pour l’année 2023 ne prend pas en compte le recrutement des VDP et comporte déjà une insuffisance de 600 milliards FCFA (970 millions de dollars). En conséquence, la mise en place d’un fonds pour mobiliser 100 milliards FCFA (160 millions de dollars) pour l’année 2023 est devenue une nécessité.
Par ailleurs, selon le communiqué du gouvernement, pour alimenter ce fonds, le gouvernement a proposé aux partenaires sociaux plusieurs sources à savoir : une contribution volontaire de chaque Burkinabè, le prélèvement de 1% sur le salaire net des travailleurs du public, du privé, des membres de l’Assemblée législative de transition (ALT), des prélèvements sur les taxes sur certains produits de grande consommation, exceptés les produits de première nécessité.
Le document précise que les produits concernés sont, la boisson, le tabac, la connexion Internet, les produits de cosmétique et la parfumerie. De plus, le gouvernement burkinabè mise aussi sur la contribution de certaines sociétés disposant de fonds, dont l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), la Loterie nationale du Burkina (LONAB), le fonds minier de développement local.
« Nos estimations nous amènent à 80 milliards FCFA, (128 millions de dollars), mais nous pourrons faire des efforts au niveau du budget de l’Etat pour le complément », a ajouté le ministre de l’Economie.